Le double-projet de Mikongo'Vision

1 - L'éco-tourisme

MIKONGO'VISION pratique un type de tourisme qui s'inscrit à la fois dans un esprit écologique (pollution minimale sur le site de Mikongo et en forêt) et communautaire (participation des villages). À l'heure où la biodiversité terrestre est en danger, notre mission première est de sensibiliser les habitants locaux et visiteurs à la conservation de la nature et la protection de la forêt. Deuxième « poumon de la Terre » après la forêt amazonienne, le massif forestier du bassin du Congo capte énormément de dioxyde de carbone et sa destruction serait signe de mort, non seulement pour tous les animaux qui y vivent mais aussi pour nous les Hommes.


Plusieurs moyens existent pour conserver les forêts tropicales :

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- Créer des grands espaces totalement inexploités permettant la libre circulation des animaux, tels que les éléphants.

- Obliger toutes les concessions forestières à les normes environnementales (certification FSC...).

- Lutter contre le braconnage en allouant plus de moyens aux unités de surveillance et au démantèlement des réseaux.

L'éco-tourisme tend à préserver aussi bien la faune et la flore que le patrimoine culturel gabonais. Les communautés villageoises apportent donc leur concours à l'organisation des activités de notre association. À titre d'exemple, en avril et mai 2013, les villages de Mikongo (45 km de la Lopé) et Ramba (54 km) ont reçu à plusieurs reprises les clients de MIKONGO'VISION qui désiraient voir les mandrills car des groupes importants sont fréquemment vus et entendus dans ces villages. Ce fut également l'occasion de faire découvrir les diverses activités qui rythment le quotidien de ces "résistants à l'urbanisation" : visite des plantations, préparation du manioc, etc. Au-delà de leur créer des revenus et de l'emploi, les villageois possèdent un savoir-faire et une connaissance uniques de la forêt qu'ils sont très souvent ravis de partager.

À long terme, le souhait de MIKONGO'VISION est de former des jeunes au métier d'éco-guide. Les candidats à la formation seront préférentiellement issus des villages afin d'ancrer les principes de l'éco-tourisme au plus près des communautés locales. Au programme : apprentissage du pistage des animaux, montage de camps en forêt, vie en groupe, respect de l'environnement, lutte contre le braconnage, etc. Évidemment, cela prendra du temps et nécessitera des financements pérennes mais la formation d'une nouvelle génération d'éco-guides est primordiale pour la survie de notre association et, plus largement, pour la survie d'un tourisme écologique et durable au Gabon.

2 - L'habitude des gorilles

Ebola, braconnage, industrie forestière : nombreuses sont les menaces qui pèsent sur le destin des gorilles. Paradoxalement, leur attrait n'a jamais été aussi grand aux yeux du monde occidental. Nous avons donc misé sur ce potentiel touristique pour aider à protéger ces magnifiques primates si proches de l'Homme.

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L'habituation est le processus qui conduit un ou plusieurs animaux sauvages à accepter l'Homme en tant qu'élément neutre de leur environnement. Ce processus requiert du temps ainsi qu'une connaissance approfondie de la biologie de l'animal étudié : comportement, mode de vie, habitudes alimentaires en fonction des saisons… Par exemple, si la plupart d'entre vous ont sûrement déjà entendu parler de la charge légendaire du dos argenté, ou encore du fameux chestbeat, il serait très erroné de réduire le comportement des gorilles à ces seules actions. Le gorille est plutôt d'une nature très pacifique, à condition de respecter son intimité et sa famille.

Ci-contre : Nous sommes restés une heure entière sur place du

fait que les conditions de visibilité étaient excellentes et que nous nous tenions à une distance respectable. Mais dans un endroit beaucoup plus fermé avec un espace de retraite restreint, les gorilles auraient tendance à fuir, avec une charge éventuelle du mâle dominant.

Il existe deux espèces de gorilles, Gorilla gorilla en Afrique centrale de l'Ouest et Gorilla beringei en Afrique centrale de l'Est, chacune étant composée de deux sous-espèces. Au Gabon, la seule sous-espèce présente est G. gorilla gorilla, le Gorille des Plaines de l'Ouest. Si quelques processus d'habituation ont déjà été tentés sur cette sous-espèce, notamment au Congo-Brazzaville et en République centrafricaine, les meilleurs résultats ont été obtenus avec les gorilles des montagnes au Rwanda (sous-espèce G. beringei beringei), surtout grâce au formidable travail de Dian Fossey.

Dans le même esprit, nous souhaitons habituer au moins deux familles de gorilles de la forêt de Mikongo, avec pour résultat principal une meilleure vision de ces grands singes. Cela permettra le développement durable de l'écotourisme dans le PN Lopé avec des retombées économiques plus importantes pour la population et tout le tissu associatif local. Nous espérons aussi qu'avec la population autochtone et les autorités du Parc à nos côtés, nous affermirons le statut protégé du gorille en tant qu'espèce phare de la biodiversité du Gabon.

Le nouveau projet Wahoukoua

1 - L'éco-tourisme et l'agro-tourisme

L’Association WAHOUKOUA (« réveillez-vous » en langue Shakè) est née de la volonté des filles et fils de ce village de donner vie à ce dernier et d’y créer des activités rémunératrices afin de fixer les jeunes au village en participant à la sauvegarde du parc grâce à l’écotourisme et l’agrotourisme.

Le village Kazamabika, situé à environ 12 kilomètres de Lopé est une enclave villageoise se trouvant juste en deçà des limites du Parc National de la Lopé.

Il fut jadis un grand village peuple de Shakè (majoritairement, peuple de chasseurs), Mbawouin, Osheba qui s’y établirent par vagues successives, à la recherche de terres en couleurs


giboyeuses dont regorgent les savanes de la Lopé-Okanda. Ces Shakè établis sur les savanes de la Lope se faisaient appelés : « Bè kfoumou mindô »Les maitres de la savane» ou «les propriétaires de la savane»). Leur mode de vie était respectueux de la faune (chasse pour l’auto-subsistance) et de la flore. La loi 1/82 du 22 juillet 1982 a établi le parc comme réserve de faune. Plus tard, le décret N°607/PR/MEFEPEPN du 30 aout 2002 transforme cette réserve de faune en parc national. Et depuis 2007, le parc a le label de Patrimoine Mondial. Ces changements successifs du statut de l’environnement immédiat des populations de Kazamabika ont poussé les jeunes sur le chemin de l’exode rural, vidant ainsi ce grand village de l’essentiel de sa population.

L’essentiel de la population de Kazamabika vit désormais entre Lope, Booue, Libreville et d’autres localités du Gabon. De nombreux jeunes de Kazamabika se disent prêts à revenir dans leur village s’il y a des activités rémunératrices. La coopérative agricole NABESSE apporte son expertise à l’Association WAHOUKOUA dans l’agrotourisme.

L’éco-tourisme comme toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la principale motivation du touriste est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles. De par sa position géographique stratégique, Kazamabika fait partie des villages environnant du Parc National de la Lope et est de ce fait un bon site pour le développement de l’écotourisme. Nous l'avons expliquer plus haut, il a plusieurs atouts tel que :

- La présence de sites culturels ancestraux, de spectacles d’animaux uniques en leurs genres, de nombreuses plantes utilisées en pharmacopée.

Tout comme MIKONGO'VISION, WAHOUKOUA compte sur les cotisations, les dons et legs de ses membres ainsi que sur l’apport de potentiels donateurs. Plusieurs jeunes membres de l’Association «WAHOUKOUA» sont des agents du Parc National de la Lope et ont déjà des notions d’écotourisme.

L'agro-tourisme ou agritourisme, parfois assimilé au tourisme agricole ou encore au tourisme à la ferme, est une forme de tourisme dont l'objet est la découverte des savoir-faire agricoles d'un territoire, et par extension des paysages, des pratiques sociales et des spécialités culinaires découlant de l'agriculture. Il s'agit d'une des formes du tourisme rural. Kazamabika est le premier village au Gabon à être doté d’une clôture électrique (pour empêcher les pachydermes de détruire les récoltes des villageois) d’un périmètre de 3.9 kilomètres couvrant une superficie de 52 hectares.

Une ceinture de ruches d’abeilles sera installée tout au long de la clôture électrique pour dissuader les pachydermes d’approcher le champ, même en cas de panne de l’alimentation solaire. Il faut noter que Kazamabika est situé en plein cœur de laforêt des abeilles. Quoi de plus naturel que d’y développer l’apiculture ? Il est prévu 3 hectares de banane et 4 hectares de manioc. Dans un premier temps, il est prévu de faire 20 hectares de maïs et 5 hectares de tournesol.

Comme moyen humain, nous avons plusieurs jeunes du village Kazamabika sont conducteurs d’engin lourds et capables de conduire des tracteurs.

2 - Forces et faiblesses du projet

Comme forces, l’Association WAHOUKOUA s’inscrit dans un environnement favorable :

- Très peu de concurrence.

- Les compétences avérées de certains membres dans le domaine de l’écotourisme.

- Facilitation par les responsables de la SETRAG dans l’écoulement des produits agricoles vers Libreville et/ou Franceville.

- Produits alimentaires de base, fortement demandés donc facilement vendable.

Les faiblesses du projet que nous avons pu relever sont les suivantes :

- Gros investissements dans le matériel en phase de lancement et pour la transformation à prévoir.

- Les contraintes réglementaires du PdG (Plan de Gestion) du parc (oups 🤭, j'ai cru que c'était le parti démocratique...).

- L’état piteux de la route.

- Les difficultés d’approvisionnement en carburant.

3 - Projet Pilote Verger sur 10 ha : Besoins previsionnels

-  Site : Village Kazamabika.
-  Surface : 10 ha.
-  Cultures : Manguiers greffés du Mali variétés KENT, AMELIE, MISCA, IRWIN, MANGO VERT, Atangatiers, Avocatiers, pommes cannelles (attiers), corossoliers, tangelos, dadelo, citronniers en cultures associées.
-  Cycles et rendement à l’hectare : manguiers entre 4 et 5 ans, rendement 15 à 39 tonnes selon la variété.
-  Porteur du projet : Association WAHOUKOUA du Village Kazamabika.
-  Supervision des activités : Le Bureau Exécutif de l’Association.
-  Coût total prévisionnel : 24 280 000 FCFA, soit 2 280 000 FCFA par hectare.


Tableau 1 : Aménagement du site de 10 ha

AMÉNAGEMENT DU SITE QUANTITÉ COÛT UNITAIRE (FCFA) COÛT TOTAL (FCFA)
Abattage 10 45 000 450 000
Désherbage 10 150 000 1 500 000
Tronçonneuses 2 925 000 1 850 000
Débroussailleuses forestières 4 1 000 000 4 000 000
Carburant (essence) 200 1 000 200 000
Huile de moteur 100 2 000 200 000
Machettes 40 5 000 200 000
Limes 10 2 000 20 000
Transport matériels
(Libreville-Kazamabika)
- - 1 500 000
Total aménagement site - - 9 920 000

Abattage : 45 000 FCFA la main d’œuvre par hectare

Désherbage : 150 000 FCFA par hectare

Carburant et huile pour les 2 tronçonneuses et les 4 débroussailleuses forestières : 200 L pour l’essence et 100 L l’huile de moteur


Tableau 2 : Besoin de production pour 10 ha

BESOIN DE PRODUCTION QUANTITÉ COÛT UNITAIRE (FCFA) COÛT TOTAL (FCFA)
PRESTATIONS
Trouaisons et planting 4 000 500 2 000 000
Ramassage de bouses d'éléphants et de buffles 400 3 500 1 400 000
Location véhicule pour transport des sacs de bouses - 200 000 200 000
Sacs pour bouses 500 200 10 000
BESOINS INTRANTS
Plants manguiers greffés du Mali 500 6 000 3 000 000
Plants atangatiers 250 2 000 500 000
Plants avocatiers 250 5 000 200 000
Pommes cannelles 750 3 000 2 250 000
Corossoliers 750 1 500 1 125 000
Tangelos 750 3 000 2 250 000
Citrionniers 750 1 500 1 125 000
Total besoin de production 14 360 000

24 280 000 FCFA soit 2 280 000 FCFA par hectare.